Abraham
Huile sur toile
170 x 330 cm
Le Pilier de l’Ancien Testament
Ce géant de la Bible, toujours en marche, père d’un peuple immense et père des trois grandes religions monothéistes, tend l’oreille à l’Ange de Dieu qui lui demande d’épargner son fils Isaac et de sacrifier l’agneau qui se trouve déjà sur l’autel.
Cet agneau qui nous tourne le dos, c’est l’Agneau de Dieu, préfigurant le Christ s’offrant par amour pour les hommes, et si bien évoqué par le Psaume 39 :
« Tu ne voulais ni sacrifice ni oblation, alors j’ai dit : voici Je viens. »
L’ange déploie ses ailes sur toute la scène, faisant référence à la phrase de St Mathieu :
« Comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, j’ai voulu rassembler mes enfants.»
A droite le chêne de Mambré tient lieu de bâton. L’autel de Béthel semble être la réplique du nouvel autel installé au centre du choeur de l’église.
Le petit Isaac soulève les bras, tenant le bâton de son père, et lui donnant la main.
Il exprime par ce geste le sacrifice du Christ sur la croix et la foi des Chrétiens.
L’étoile de David sur la poitrine du petit enfant nous émeut au destin du peuple juif et nous plonge dans la longue histoire du peule d’Israël, tandis qu’un Croissant de lune au milieu des étoiles suggère l’emblème des Musulmans.
La stature d’Abraham, son visage de patriarche et sa force tranquille en font un roc sur lequel on peut compter, taillé pour être le chef d’un peuple immense plus nombreux que les étoiles dans le ciel, et dont nous faisons partie.
Détails
Abraham
C’est avec Abraham, ce colosse de Bagdad,
Que je viens cette année vous présenter mes voeux.
Ce sont des voeux de Pâques, sans chocolat, sans oeufs,
Veuillez me pardonner, ce n’est qu’une escapade.
Mais regardez-le donc, ce vaillant patriarche,
Son visage campé au roc de ses épaules,
Cette puissance altière, ce géant, ce symbole,
Soulevant des montagnes, quelle prestance, quelle panache !
Mais regardez-le bien, regardez son visage,
Il a l’air de douter, il est comme anxieux,
Doit-il donc sacrifier cet enfant si précieux,
Ou renier son Dieu, refouler son image ?
Ne sommes-nous pas aussi, comme lui, bien sceptiques,
Le matin, c’est l’orgueil, et le soir la détresse,
Exalté par l’amour, ou brisé de tristesse,
Comme la Bien-aimée du Cantique des Cantiques ?
Si tu sens le fardeau bien trop lourd dans ton sac,
Aux paroles de l’ange, tend l’oreille, toi aussi.
Aux sentiers du calvaire, c’était Gethsémani,
Et ce fut l’Espérance, un beau matin de Pâques !
Poème écrit par René Ducourant pour accompagner ses « Voeux de pâques » 2011.